Les éléments humoristiques dans les roman mémoire de porc épic et petit piment d’Alain Mabanckou




Quand on parle des romans negro-africains, Alain Mabanckou  est connu pour l'emploi efficace  de l’humour  dans ses oeuvres . Dans cet article, nous allons examiner l'emploi de l'humour dans les romans Memoire de porc épic et Petit Piment

Memoire de porc épic est  un roman qui met en scène un porc-épic mystérieux  de 42 ans qui raconte à travers un long monologue ses mémoires, comment chargé par son alter ego humain, un certain  Kibandi, un jeune homme animé d’une folie meurtrière, , il était forcé de commettre à l’aide de ses piquants une centaine de crime. 
Petit Piment  est basé sur la vie du personnage principale , Moise aussi surnommé Petit piment qui est un orphelin de Pointe noire, une ville au Congo, en Afrique.. Il a été recueilli à la naissance dans un orphelinat mal dirigé. Il subit comme les autres enfants l’autorité abusive et la violence des surveillants. Au moment où la révolution socialiste commence à bouleverser le pays et le chef devient de plus en plus autoritaire, Petit piment s’échappe de l’orphelinat avec l’aide des jumeaux dont il s’est fait des alliés. Il allait survivre avec d’autres adolescents dans la ville voisine de Pointe Noire.  Là , il va vivre la réalité difficile de la ville et devenir enfant de rue avant de terminer sa vie comme handicap mental.

L’humour sont nombreux dans ces oeuvres et chaque lecture peut les interpréter selon son appartenance culturelle. L’humour remplit plusieurs fonctions .En révélant les problèmes d’une société, il suggère que ces problèmes doivent être résolus. L’humour nous aide à endurer les défis auxquels nous faisons face au quotidien. Ceci est en harmonie avec ce que dit humoriste algérien sur la société algérienne : « On a vécu une guerre de révolutionne, une guerre civile. Si on est encore vivant, c’est grâce à l’humour » [1]

Quelques exemples de procédés humouristiques sont : la répétition, la réduction au ridicule, l’exagération, l’absurdité,  les jeux de mots, l’anti phrase qui fait l’ironie etc. Nous allons voir comment il  a applique ces elements dans nos romans d'etudes.

1. L’ironie
Elle est communément définie comme une antiphrase qui consiste à faire entendre autre chose que ce que l’on dit [2]. Elle est aussi définie par Du Marsais (1730) et Fontanier (1830)  comme un procédé plus général qui consiste à dire par manière de raillerie tout le contraire de ce qu’on pense ou de ce que l’on veut faire penser aux autres.


L’ironie  est utilisée pour surprendre le lecteur en allant contre-courant des attentes de ce dernier qui est tenu en haleine tout au long du texte pour connaitre par exemple, le sort du Kibandi ou l’avenir de porc épic.  L’ironie sort du fait que c’est le porc épic qui corrige son maitre et  non le contraire. Vers la fin du roman, l’animal commence à avoir du remords sachant que tuer les gens du village est contraire à la morale. Il le fait savoir à son maitre qui demeure insensible : « Nous en étions à quatre-vingt neufs missions déjà … de son cote, Kibandi ne faisait pas de comptabilité, il se laissait aller au vertige, à  l’ivresse du mayamvumbi »

À  travers l’animal, L’auteur a saisi  l’occasion  pour condamner l’attitude de l’homme vis à vis la vie humaine qu’il ne respecte pas. L’humour joue alors dans ce contexte un rôle correctif.



  1. Parodie 
La parodie est définie comme une « imitation comique et ironique »  le lecteur s’attend forcément à un roman ironique, drôle et porteur du sens. C’est  une forme d’humour qui utilise le cadre, les personnages, le style et le fonctionnement d’une œuvre ou d’une institution pour s’en moquer[3]. Elle  détourne un texte ou une scène de son objet en le modifiant.

           Dans Mémoires de porc épic, Alain Mabanckou parodie librement une légende africaine populaire selon laquelle chaque être humain possède son double nuisible et si l’un des deux meurt, l’autre doit mourir le même jour. L’auteur ici bouscule le légende et fait que dans le cas de Kibandi, l’homme meurt mais le porc épic nuisible est survit et décide de raconter sa mémoire. La parodie est employée quand l’auteur fait  que la vie quotidienne des animaux soit similaire à celle des hommes. Il a modifié certaines expressions comme : « je tenais sa vie entre mes pattes»  au lieu de « mes mains » comme chez les humains.  Au lieu de « nom de dieu », il dit  « nom d’un porc épic ». Le leader des porcs épics est aussi appelé « gouverneur » comme s’il s’agit du gouvernement chez les humains : « J’ai eu pitié de ce reptile même si notre gouverneur avait.. ». 


Dans Petit piment, l’auteur fait parodie de la Bible en utilisant le nom du  personnage biblique, Moïse.  Le moïse biblique et celui d’Alain Mabanckou ont un parcours de vie similaire .Il aime la liberté, il fait  des efforts pour donner voix aux faible par exemple, dans l’orphelinat, il a l’habitude de défendre son meilleur ami, Bonaventure.  C’est un personnage qui aime protéger ses proches, mais la seule différence entre lui est le moise biblique c’est qu’il n’arrive pas à sauver les siens.


   3. L’exagération

L’exagération est exprimée par l’hyperbole qui désigne: « une figure de style consistant en une sorte d’exagération emphatique. Selon Bergson :« Exagérer c’est le fait de parler des petites choses comme si elles étaient grandes, d’une manière générale, exagérer. L’exagération est comique quand elle est prolongée etsurtout quand elle est  systématique : c’est alors, en effet, qu’elle apparaît comme un procédé de transposition »  [4]

Dans le roman, l’auteur traite un phénomène ancré dans la mentalité des africains: La sorcellerie, c'est une croyance, qui existe depuis la nuit des temps, elle est très répandue en africain.  Selon cette croyance, il y’a toujours quelqu’un qui est responsable de la mort, quelqu’un possédant «quelque chose » qu’il applique pour manger une autre. Cette croyance reflète l’image d’une société qui semble encore assujetties au rôle mystique des féticheurs.

En effet, beaucoup de personnes recourent à une pratique illicite de vouloir connaitre le « mangeur »  dans le but de se venger. Puisque il est impossible de ressusciter la mort, ils cherchent comment évoquer l’âme du défunt pour venger sa mort.  En plusieurs instances, d’un ton de moquerie, l’auteur parle de la sorcellerie en exagérant ses pouvoirs. Lors des funérailles d’un certain Kiminou, les villageois se rassemblent pour pratiquer un rite où l’esprit du mort serait évoqué pour venger sa mort « Le cercueil commence à bouger, les quatre gaillards qui le portent sur les épaules sont entrainés dans une danse endiablée… les gaillards marchent sur des épines sans éprouver de douleurs, sans se blesser, ils pénètrent dans l’eau sans se noyer, ils traversent des feux de brousse sans se bruler.»

L’exagération se voit aussi là où Kibandi commence à lire sans jamais mis pied à l’école. C’était exagéré au point que son double animal aussi a pu lire : «Il restait la journée entière à bouquiner, c’est à cette époque que j’ai également commence à distinguer les caractères …je lus plusieurs chapitres, je découvris des histoires » 

Un autre exemple d’exagération c’est pendant une conversation entre Kibandi et sa mère. Pour convaincre sa mère qu’il n’allait pas suivre le mauvais exemple de son père, Il  jurait, dans cet instant,  un pet sort de ses fesses : « une puanteur de cadavre se répandit dans la pièce au point qu’ils laissèrent la porte et les fenêtres  ouvertes pendant trente jours et trente nuit » . Il est impossible qu’une odeur de pet dure si longtemps. L’humour est employé ici pour masquer le problème de sorcellerie qui est censé susciter des inquiétudes.
L’exagération est aussi present dans le roman Petit Piment . La ou un personnage qui s'appelle Dieudonné, dans un journal voulait impressionner le président de la république .Il a écrit : « Son premier acte de bravoure fut d’attraper un crocodile par la queue … de l’endormir par une gifle … il discutait avec les gorilles des montagnes, et parlait la langue pygmées qu’il n’avait jamais apprise »                                                                

4. L’absurdité

L’absurdité représente le caractère de ce qui est absurde, le contraire de la raison. Bergson constate : « On obtiendra un mot comique en insérant une idée absurde dans un moule de phrase consacré » [5] . Parlant des mythes sur la mort, on trouve des absurdités dans les propos du porc-épic :« Les fantômes aussi réfléchissent puisqu’ils reviennent ….Commandent du vin de palme, boivent comme des éponges, tiennent à payer les dettes qu’ils ont contractées de leur vivant, et pourtant ils n’existent pas à l’œil nu …» 


Ce qui est absurde dans cet extraire c’est l’idée du fantôme qui fait des choses sans qu’on le voie. Puisque le fantôme est invincible, comment sait-on alors qu’il fait ce que disent les gens ? Ceci nous amène à parler de la superstition. La culture africaine en général est très marquée par la superstition. Les africaines ont développé des croyances face à certains phénomènes comme la mort, la maladie etc. Les superstitions au fils de temps ont fini par empoissonner psychiquement bon d’africains. La superstition dans le roman est décrite avec  l’humour.


Dans le roman Petit Piment, on trouve l’absurdité dans les superstitions liées à la nourriture : «  Il leur était par exemple déconseillé de manger de la viande de boa pourtant très prisée dans le pays. Si néanmoins elles la consommaient, elles auraient des seins qui tomberaient jusqu’à leurs cheville » 

Un jour, le voisin de Petit piment le surprit en train de regarder ses épinards pousser dans sa présence : « Qu’est-ce que tu fous au milieu de tes épinards ?  -je les regarde pousser »

Ayant remarqué ce genre de comportement bizarres, son voisin l’a emmené à l’hôpital psychiatrique pour se faire soigner. Dans sa conversation avec le médecin, on trouve des absurdités.   «Plus cet exercice durait, plus les questions du docteur m’agaçaient …Etes-vous un homme  ou une femme ?  Sans hésiter, je répondis : Ca dépend des jours et des mois »

En lisant cette partie de l’histoire, on est surpris de voir les réponses que Petit Piment donne au médecin. Il fait l’exprès de donner des réponses absurdes pour qu’on le laisser tranquille. 


  1. Le ridicule  
Une personne devient ridicule suite à l’adoption d’une certaine disposition particulière. Dans une société, le ridicule résulte d’un décalage entre la personne et le contexte moral, religieux ou scientifique.
On distingue plusieurs types de ridicule qui permettent de présenter des traits de caractères comiques :

  1. Le ridicule moral

Le ridicule moral résulte de la transgression des normes sociales. Il est lié à certain défauts de la société à l’instar de : L’avarice, la vanité, et la gourmandise, la  malhonnêteté etc.
L’auteur condamne la malhonnêteté dans son œuvre.  Il est clairvoyant qu’il n’a pas soutenu le caractère sauvage de Kibandi, son désir de tuer des gens mais au contraire, il condamne les mauvaises habitudes de ses personnages. Par exemple, Papa Louboto qui escroque les prétendants de sa fille : « il feignait d’être gentil à l’égard de mon maitre dans l’espoir de recevoir des présents …. »« C’est lui qui rapportait que Kibandi était laid comme une punaise, maigre comme un clou de cadre de photo. »
Ayant reçu beaucoup des choses auprès les prétendants de sa fille, il les rejette. Kibandi lui en veut car il a tout donné pour avoir sa fille : « savait qu’il n’avait aucune chance, il donnait pourtant à cet escroc tout ce qu’il possédait, tout ce que sa mère lui avait légué, des nattes de festivités, des paniers, de noix, ses économies de charpentier, il avait aussi refait la toiture de cet homme sans lui demander un sou»   

Ce genre de comportement  pousse Kibandi à tuer des gens : « Pour qu’un être humain mange un autre, il faut  des raisons concrètes, la colère, l’envie, l’humiliation, le manque de respect, je te jure que nous n’avons en aucun cas mange quelqu’un juste pour le plaisir de le manger «

Un autre cas est celui du tireur du palme, Vieux Moudiongui. Le porc épic est envoyé par son maitre d’aller l’épier quand il trouvait anormale le gout de son vin. Caché dans la brousse, ce qu’il a découvert est choquant. Il explique dans cet extraire : «  je l’ai surpris en train de déverser du sucre dans le vin de palme... il a même craché dans la gourde en maugréant des paroles méchantes.. ».  Cette action est inattendue. Le fait de travailler  et loin des gens du village ne lui donne pas le droit de mal faire son travail sous prétexte de se venger. 

Avec l’humour, l’auteur a condamné l’ivrogne  chez les villageois, le tireur du vin de palme de Sekepembe. On dit concernant son vin que consomment à l’excès certains villageois Le pire avec le mwengue c’est qu’on ne se rend même pas compte de son ivresse … on ne réalise pas qu’on est en train de ricaner comme une hyène … on s’apercevoir qu’on ne maitrise plus ses jambes, alors on  marche de guingois comme un crabe… 


  1. Le ridicule philosophique
Le ridicule philosophique consiste à ruiner le système idéologique d’une société.  La sorcellerie est un fait présent dans la mentalité des africains. Beaucoup des gens sont accusés de sorcellerie « magie de caractère populaire ou rudimentaire, qui accorde une grande place aux pratique secrètes, illicites ou effrayantes (invocation des morts, appel aux esprits,malfaisants.. » [6] C’est la manipulation de forces surnaturelle à des fins personnelles. Les féticheurs ou sorciers  jouent des rôles tels que soigner les maladies, prédire l’avenir et expliquer ce qui dépasse l’intelligence humaine : Certaines personnes ont des dispositions surnaturelles cachées en elles et qui les distinguent de l’homme ordinaire. Leur œil démesurément long voit à travers notre corps, comme toi à travers une eau claire et limpide. La forme et la grosseur de notre corps, de notre foie, les moindres replis de nos entrailles, elles voient tout, rien ne leur échappe [7]


Dans mémoire d’un porc-épic, On dit concernant le féticheur Tembe-Essouka: « Que chaque royaume a son féticheur, que parmi tous ces féticheur il est le plus grand, et dès qu’on arrive devant sa case érigée sur une colline il pousse un ricanement qui tétanise ses visiteurs, il commence par vous expliquer votre passe en détail, il vos dit avec exactitude vos date et lieu de naissance, les noms de vos père et mère, il vous dévoile ensuite le mobile de votre visite..«  

Le rendez-vous avec ce féticheur a été fixe par Tante Etalelie qui, après la mort de sa fille accuse son frère, Père Kibandi d’être responsable de la mort de sa fille. Elle, accompagnée de quatre témoins, sont allés lui mettre à l’épreuve pour prouver son innocence. Arrivé chez le féticheur,  il a su détourner les choses  à notre grande surprise:
 «..expira un grand coup, retint sa respiration, poussa, poussa encore, il y eut un bruit de pet, une noix de palme s’échappa de son anus, il la saisit, l’inspecta , la rapprocha de son nez , sourit en se disant «  mon cher Tembe –essouka, tu es vraiment un aveugle ,Papa Kibandi avait des bonne raisons pour payer la tête de ce féticheur réputé, il était devenu le premier homme à avoir trompé la vigilance d’un sorcier aussi redoutable »

C’était aussi le cas quand Kibandi s’est sauvé lors des funérailles de Kiminou, la jeune fille qui a été tuée car elle a refusé sa demande en mariage «  Papa Kibandi lui avait enseigné comment contourner ces choses, mon  maitre avait alors enfoui une noix de palme dans son rectum comme à l’époque ou son géniteur essaya de tromper la vigilance du féticheur Tembe-Essuka.. »

Ceci nous montre que la tradition trompe aussi. Il se peut que les africains tiennent trop à cette fausse mentalité de vouloir toujours vérifier des choses par des moyens mystique.  
Dans la société africaine, la prostitution est un métier qui est considère comme un métier de honte en raison de notre culture et l’influence de la religion. Surtout réservée aux filles, le métier est pratiqué généralement par toutes les tranches d’âges.  L’auteur à travers le roman Petit Piment peint la réalité à Pointe-Noire au Congo/Brazzaville où les travailleuses du sexe sont répandues dans plusieurs quartiers de la ville.  Le métier a atteint des proportions très élevées depuis les conflits socio-politiques (guerre-civile) entre les années 1993 à 2002. Il faut souligner que la pauvreté c’est une cause  majeur de motivation de la prostitution.
La partie du roman qui a touché le thème de discrimination contre les prostituées se voit  dans la conversation  entre Petit piment et Maman fiat 500. Elle explique pourquoi elle exerce son travail et comment sa décision de devenir travailleuse de sexe a brisé sa famille. Il faut noter qu’au lieu de rire, ses propos  nous donne plutôt  à réfléchir : « suis la mauvaise herbe, mais je fais aussi le bonheur de plusieurs hommes dans ce {…) comme mon père avait déserté le foyer, ma mère me préparait à cette activité, celle qu’elle avait elle-même exercée jusqu’à la fin de ses jours. C’est grâce à ce commerce que nous avons eu un toit à nous, mes sept frères et moi » 

La cause de la querelle entre elle et ses frères est controversée si l’on considère le fait  qu’ils étaient  tous élevés  par une prostituée, leur mère : «  il y’a un comme mur entre nous, je ne suis à leurs yeux que la honte de la famille. Je n’ai plus de nouvelles de tout ce monde depuis, parce qu’ils m’en veulent d’avoir suivi le chemin tracé par ma mère ».  Ayant bénéficié de la prostitution qu’ils prétendent détester, on attend que ses frères comprennent sa situation et puis, cherchent à l’aider au lieu de l’abandonner.

 Puisque la haine vient de sa famille, on n’est pas surpris alors de la voir condamner par la société surtout par les hommes qui profitent aussi de sa maison close. Quelle hypocrisie ! Concernant son désir de suivre ce chemin elle s’explique : A-t-on jamais cherché à savoir ce qu’il y a derrière chaque femme qui marchande ses attributs, hein ? pense-t-on que c’est une activité qu’on choisit comme certains choisissent de devenir coiffeur ou charpentier ? On ne nait pas pute, on le devient 

Selon elle, les femmes pratiquent ce métier comme palliatifs et elles préfèrent d’arrêter dès qu’une autre voie peut s’ouvrir a elles.

Il y’a aussi l’affaire des opérations de déguerpissement organisées par la police: du coup, l’opération « pointe noire sans putes zaïroises était la plus appropriée parce qu’elle ne touchait pas les putes congolaise.. »  cette opération dans le roman révèle l’hypocrisie de la part du gouvernement et les agents de police : «...Elles étaient tabassées, parfois violées par tout un groupe de policier ». Bien que le métier ne soit pas officiellement légalise dans le pays, l’auteur s’attaque à tous ceux qui profitent de la situation désespérée des prostituées.

Le roman Petit Piment évoque la société congolaise des années soixante-dix avec l’arrivé du socialisme et du communisme. Lors d’un entretien réalisé par Muriel Steinmetz, on demande à l’auteur de parler des problèmes du Congo à l’époque et de nos jours. Il s’explique au sujet de  discrimination raciste : « C’est le fameux problème du tribalisme. Ce qui cause le plus de troubles en Afrique, ce sont les questions d’ethnies. Il y en a trop et toutes veulent gouverner. Petit Piment aborde ce problème notamment à travers l’éducation. Le directeur de l’orphelinat a mis aux postes clés tous les membres de sa famille. La démocratie est alors prise en otage par la tribu. Cela ne peut être porteur d’avenir pour une nation. La question du groupe ethnique a mené au génocide au Rwanda même si, dans une certaine mesure, l’Occident n’est pas innocent puisque c’est lui qui a inventé les séparations ethniques. Traiter cela me tenait à cœur. Comment la question ethnique peut affecter une petite institution. L’orphelinat de mon roman devient un vrai laboratoire.»[8]

Le roman Petit Piment dévoile des situations de discrimination raciste  dans la gestion de l’orphelinat. Un exemple se voit là où Sabina, après avoir ramassé le bébé qui sera baptisé moise est allée lui faire montrer à Dieudonné .En le voyant, il dit : « J’espère au moins que c’est un bembé et qu’il n’est pas nordiste comme toi ! » Cette question nous montre à quel point le directeur de l’orphelin est affecté par la discrimination  car il s’attaque déjà au bébé sachant que  personne n’avait une indication sur les géniteurs de bébé

  1. L’humour noir 
Au sens commun, l’humour noir est une simple plaisanterie sur la mort ou la souffrance. Nous rencontrons dans Mémoire de porc-épic un bon nombre de proverbes avec l’humour noir, cités dans leur majorité par le porc-épic, qu’il tient du vieux porc-épic qui les gouvernait, « À force d’espérer une condition meilleure, le crapaud s’est retrouve sans queue pour l’éternité »
Ce proverbe porte un message fort. Il signifie que quelqu’un qui ne se contente de ce qu’il a, risque de tout perdre. L’humour noir dans les proverbes sert à dire des choses graves à mot couvert.  « Le tambour est fait de la peau du faon  qui s’est éloigné de sa mère » 

Il y’a aussi de l’humour noir lors de des funérailles de Kimino : « les éclats de rire des villageois qui ne craignaient plus d’humilier leur cadavre en affichant une telle hilarité et le féticheur, retentant lui aussi un fou rire » 

Le village est en deuil au moment où les blancs sont venus tester ce rite, ils se mettent tout à rire en voyant les blancs porter le cercueil. Cette scène est un bon exemple de l’humour noir.
Dans le roman Petit Piment, Piment Piment a employé l’humour l’humour pour répondre quand le medecin lui demande son nom : « C’est comme ça qu’on m’appelle, et quand on n’a pas de famille. Il vaut mieux ne pas avoir un nom de famille »  .Ici, il parle de sa souffrance d’un ton de moquerie

  1. La comparaison et la métaphore

La comparaison est un procédé qui consiste à faire une comparaison selon un modèle très simple : on rapproche deux choses qui ont un point commun, c’est-à-dire une ressemblance. Ce rapprochement s’effectue à l’aide d’un mot de comparaison par exemple : Cet enfant est blanc comme un cachet d’aspirine. La métaphore est une comparaison directe. C’est-à-dire, sans mot de comparaison.  
Dans Mémoire de porc-épic, L’auteur fait une comparaison directe entre les hommes et les singes pour condamner une mauvaise habitude chez les humains« ..Leur geste me rappelaient ceux des humaines, surtout lorsque ces anthropoïdes se distrayaient avec leurs crottes de nez, se grattaient les parties génitales, reniflaient par la suite leurs doigts »

Pour décrire les traits physique des certains personnages, l’auteur utilise la comparaison : « Kibandi était laid comme une punaise …maigre comme un clou.. ». 
« .. Des chenapans qui se coltinaient des têtes aussi rectangulaires... »

Le roman Petit piment a commencé avec la présentation de Papa Moupelo. Il a été décrit de manière drôle. : « Haut comme trois pommes, il chaussait des salamander a grosses semelles – nous les appelions des « chaussures a étages »
« … il ressemblait alors à un épouvantail  de champs de maïs.. » 
« .. Dès que nous apercevions sa vieille 4l dont le moteur, disons-nous, souffrait de tuberculose chronique. .. » 











Notes et References 


[1] Réda Seddiki dans une vidéo réalisée par les haut-parleurs, une coproduction fablabchannel et tv5  monde pour l’institut français
www.monideepourlefrancais.fr 


[2] Dictionnaire didactique de la langue française

[3] Définitions lexicographique et étymologiques de « parodie » du trésor de la langue française informatisée, sur le site du centre national de ressources textuelles et lexicales. 

[4] BERGSON Henri, Le rire, Essai sur la signification du comique, Op.cit., P. 95


[5] BERGSON Henri, Op .cit, p.87.


[7] Etienne Yanou, (1974) : L’homme-dieu de Bisso,, Cameroun,  C.L.E ,p. 30





Bibliographie 

MABANCKOU, Alain (2006) : Mémoire de porc-épic. Paris : Seuil.
MABANCKOU, Alain (2015) Petit Piment, Paris: Seuil.

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